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Belgique - Une balade en Flandres - Février 2019

Etape 74 - MSK Gand - Les grands maîtres flamands

Mercredi 5 février 2019. Je poursuis cette balade magnifique dans ce musée des Beaux-Arts de Gand*** d'une très grande richesse. Impossible ainsi de passer à côté de cette oeuvre de Rogier van der Weyden, La Vierge à l'œillet. La représentation de La Vierge à l'œillet s'inspire de l'œuvre perdue de Roger de la Pasture, Vierge à la haie de roses, dont une copie est conservée au Louvre à Paris. Au vu de sa très grande qualité — la psychologie de l'expression et le sens raffiné de la différenciation des matières picturales — le panneau gantois aura vraisemblablement été produit dans l'entourage immédiat du maître. 

Par son assez petit format et son caractère intimiste, l'œuvre évoque un objet de dévotion à usage privé. L'habit rouge de la Vierge et l'œillet rouge, symbolisant depuis toujours l'amour conjugal, renvoient ici à la Passion du Christ et à son amour divin.

Sublime de grâce également, cette L'Adoration des Mages, de Colijn de Coter, exécutée vers 1500. Vers 1500, bon nombre d’artistes peignent encore dans la tradition des Primitifs flamands. C’est le cas de Colijn de Coter, qui est particulièrement tributaire du Maître de Flémalle et de Rogier van der Weyden. Son oeuvre, qui se compose principalement de retables, remplit une fonction de charnière importante entre tradition et renouveau. 

Elle associe un style archaïsant, avec des figures monumentales, à des éléments plus novateurs comme une technique simplifiée, le rendu d’une perspective plus correcte et le traitement plus décoratif et formel du sujet. Ce tableau de L’Adoration des Mages est l’une des rares oeuvres de cet important maître bruxellois à se trouver en Flandre.

Vers le XVe siècle encore, cette Pietà ou Les sept douleurs de la Vierge, exécutée par un maître anonyme d'Anvers. Avant de s’appeler Pietà, cette œuvre s’intitulait Les sept douleurs de la Vierge - la pieta ou pitié en italien étant l’une de ces douleurs. Les six autres sont représentées dans le paysage derrière Marie: le présage de la souffrance de Jésus-Christ par Siméon dans le temple, la fuite en Égypte, la perte de Jésus au Temple, Marie rencontrant Jésus sur la route de Golgotha, la crucifixion et la mise au tombeau. L’exécution du paysage et des petits personnages sommairement esquissés à l’arrière-plan diffèrent fondamentalement de la façon dont est peinte la Piéta à l’avant-plan. À quelques détails près, la Piéta est une copie que l’artiste a faite d’une gravure d’après Raphaël.

Eblouissant de maîtrise, exécuté autour de 1475 par le Maître du Wenemaer, le Triptyque, scènes de la vie du Christ. Cette oeuvre majeure des primitifs flamands emprunte son nom à l'ancien hospice Wenemaer, situé à la Veerleplein à Gand, où l'œuvre est conservée à l'époque.

Fondé en 1323 par Guillaume Wenemaer, un patricien gantois des plus influents, et son épouse Marguerite de Brune, l'hospice soigne et accueille des vieillards indigents. Le triptyque nous fait découvrir des scènes de l'enfance de Jésus.

Sur le panneau central on aperçoit L'Adoration des bergers, sur le volet gauche, La Présentation au temple et sur le volet droit L'Adoration des Mages. De par sa palette lumineuse et décorative et son emploi d'or, le triptyque rappelle les miniaturistes gantois de la fin du XVe siècle. Remarquons les attitudes élégantes et l'allongement contre nature des personnages.

Incontournable encore, cette La Famille de Sainte-Anne exécutée par un maître anonyme aux environs de 1500. Le panneau central nous montre sainte Anne assise sur un trône somptueusement décoré. Selon la tradition chrétienne, sainte Anne se serait mariée trois fois. Ses époux respectifs se trouvent à sa droite et à sa gauche. De son union avec Joachim, elle enfanta une fille, Marie, mère de Jésus. La Vierge Marie et l'Enfant sont assis aux pieds de sainte Anne. Joseph, époux de Marie, se trouve à droite, tenant en main un bâton en fleurs.

Sur les volets latéraux, nous voyons les filles d'Anne, nées de ses première et seconde noces, en compagnie de leurs époux et enfants. La dévotion à sainte Anne atteint son apogée vers 1500, surtout aux Pays-Bas. Pourtant, ses origines sont beaucoup plus anciennes et remontent au culte de la fertilité pratiqué à l'ère préchrétienne et à la vénération de la Grande Mère.
Le triptyque, attribué au Maître de sainte Anne, est originaire de l'ancien béguinage de Saint-Aubert (Poortakker) à Gand. La représentation des personnages est réaliste. L'emploi d'or, l'arrière-plan sans relief, la haie de roses et la mention des noms de saints constituent toutefois des archaïsmes.

Saint Nicodème (figure d'une sépulture), vers 1500. Les images de calcaire ou de bois étaient généralement polychromes au XVe siècle. Cependant, les copies avec une polychromie originale et bien conservée sont rares. La vue jadis colorée et magnifique de la plupart des images a été perdue à cause de mauvaises conditions de stockage, de la négligence ou d’une altération des vues esthétiques. Des traces de peinture peuvent être trouvées, par exemple, sur la statue de Nicodème, une figure qui fait partie d'une sépulture. Les polychromères sont généralement le travail du peintre. C'est une technique longue et complexe, et par conséquent souvent mieux payée que la découpe d'image. La polychromie, également appelée tapisserie d'ameublement, n'est pas une simple décoration. Les couleurs ont une signification symbolique et doivent donner à l'image un éclat élevé et transcendant.

Du XIVe siècle, il faut absolument retenir Le Couronnement de la Vierge de Puccio di Simone (1350). Puccio di Simone travaillait à Florence au milieu du XIVème siècle. Le Couronnement de la Vierge constitue le panneau central d’un polyptyque ayant vraisemblablement compté cinq panneaux. Deux volets latéraux sont conservés à la Gemäldegalerie de Berlin; ils représentent sainte Catherine et saint Laurent. La décoration somptueuse et dorée confère au panneau gantois un aspect particulièrement moderne pour l’époque. On y voit le Christ couronnant sa mère, la Vierge Marie, un thème privilégié par l’art chrétien.
Le Jugement dernier, une oeuvre provenant probablement de France et exécutée par un maître inconnu au début du XVe siècle.

Pour terminer, cette Adoration des mages, exécutée par le Maître du Prélat Mur autour de 1500. Le thème de L'Adoration des Mages est emprunté à l'évangile selon saint Matthieu. Leur représentation comme des rois constitue toutefois un développement ultérieur dans la tradition chrétienne s'étant généralisé à partir du XIIe siècle. Les présents offerts par les Rois mages ont une valeur symbolique: l'or représente le royaume du Christ, la myrrhe sa nature humaine et l'encens sa nature divine. Le Maître du Prélat Mur fait partie de l'École Aragonaise et est actif vers la moitié du XVe siècle. La mise en œuvre d'or et de relief, si caractéristique de la peinture sur bois espagnole ancienne, se limite ici aux vases et à quelques motifs décoratifs vestimentaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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